Des membres de la marine brésilienne patrouillent au Musée de l'Amanha (Museu do Amanha) à Praca Maua, où se tiendra le sommet des BRICS 2025

Rio de Janeiro (Brésil) (AFP) - Les dirigeants des BRICS se sont réunis dimanche à Rio de Janeiro, prêts à lancer un sombre avertissement : les droits de douane "indiscriminés" imposés par le président américain Donald Trump risquent de nuire à l'économie mondiale.

Les 11 pays émergents – dont le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud – représentent environ la moitié de la population mondiale et 40 % de la production économique mondiale.

Le bloc est divisé sur de nombreux points, mais a trouvé une cause commune lorsqu’il s’agit du dirigeant américain instable et de ses guerres tarifaires intermittentes.

Les BRICS devraient exprimer de « sérieuses inquiétudes concernant la montée des mesures tarifaires et non tarifaires unilatérales », avertissant qu'elles sont illégales et arbitraires, selon un projet de déclaration du sommet obtenu par l'AFP.

En avril, Trump a menacé ses alliés et ses rivaux d’une série de taxes punitives, mais a brusquement offert un répit face à une forte baisse du marché.

Trump et son secrétaire au Trésor, Scott Bessent, ont averti qu’ils imposeraient à nouveau des taxes unilatérales à leurs partenaires s’ils ne parvenaient pas à des « accords » d’ici le 1er août.

La sécurité est renforcée pour le sommet des BRICS

Les BRICS avertiront que de telles mesures enfreignent les règles du commerce mondial, « menacent de réduire davantage le commerce mondial » et « affectent les perspectives de développement économique mondial ».

Le projet de déclaration du sommet ne mentionne pas nommément les États-Unis ou leur président, mais il s’agit d’une attaque politique claire dirigée contre l’occupant du 1600 Pennsylvania Avenue.

Le Peterson Institute for International Economics, un groupe de réflexion de Washington, estime que les tarifs douaniers de Trump pourraient réduire d'environ deux points le PIB américain et frapper les économies du Mexique au Golfe Arabique, riche en pétrole.

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Conçus il y a deux décennies comme un forum pour les économies à croissance rapide, les BRICS sont désormais considérés comme un contrepoids à la puissance occidentale, piloté par la Chine.

Mais à mesure que le groupe s’est élargi pour inclure l’Iran, l’Indonésie et d’autres pays, il a eu du mal à parvenir à un consensus significatif sur des questions allant de la guerre de Gaza à la réforme des institutions internationales.

L'impact politique du sommet de cette année a été réduit par l'absence du président chinois Xi Jinping, qui fait l'impasse sur la réunion pour la première fois en 12 ans de présidence.

Le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva accueille le sommet des BRICS

Le dirigeant chinois ne sera pas le seul absent notable. Le président russe Vladimir Poutine, accusé de crimes de guerre, a également choisi de rester à l'écart, mais a participé par liaison vidéo.

Il a déclaré à ses homologues que l’influence des BRICS « continue de croître » et a déclaré que le bloc était devenu un acteur clé de la gouvernance mondiale.

L'absence de Xi Jinping est néanmoins un coup dur pour les BRICS et pour le président Luiz Inacio Lula da Silva, qui souhaite que le Brésil joue un rôle plus important sur la scène mondiale.

Dimanche, il a accueilli les dirigeants dans la magnifique baie de Guanabara à Rio, leur disant que le multilatéralisme était attaqué, tout en s'en prenant à l'OTAN et à Israël, entre autres.

Il a accusé l'organisation de défense transatlantique d'alimenter une course aux armements internationale en s'engageant à consacrer cinq pour cent de son PIB à la défense.

« Il est toujours plus facile d’investir dans la guerre que dans la paix », a-t-il déclaré, tout en accusant Israël de commettre un « génocide » à Gaza.

Le président iranien Massoud Pezeshkian, dont le pays est encore sous le choc d'un conflit de 12 jours avec Israël, a également manqué la réunion, mais il était représenté par le ministre des Affaires étrangères Abbas Araghchi.

Une source proche des négociations du sommet a déclaré que l'Iran avait cherché à obtenir une condamnation plus sévère d'Israël et des États-Unis pour leurs récents bombardements de sites militaires, nucléaires et autres sites iraniens.

Mais une source diplomatique a déclaré que le texte transmettrait le « même message » que celui délivré par les BRICS le mois dernier.

Les alliés de Téhéran ont ensuite exprimé leur « grave préoccupation » face aux frappes contre l’Iran, mais n’ont pas explicitement mentionné Israël ou les États-Unis.