L'UE a déclaré que l'accord éliminerait tous les droits de douane sur ses exportations vers la Nouvelle-Zélande et ouvrirait des marchés dans des secteurs clés

Bruxelles (AFP) - La chef de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a déclaré jeudi que l'UE et la Nouvelle-Zélande avaient conclu un accord de libre-échange après quatre ans de pourparlers, promettant qu'il approfondirait leurs relations.

"C'est un moment historique dans notre coopération", a déclaré von der Leyen aux journalistes lors d'un communiqué de presse conjoint avec la Première ministre néo-zélandaise Jacinda Ardern, ajoutant que l'accord était intervenu après "d'âpres négociations".

Ardern a salué une "nouvelle étape historique dans le partenariat solide entre deux amis étroitement liés et partageant les mêmes idées".

Le pacte rapproche des économies de tailles très différentes : la Nouvelle-Zélande compte à peine cinq millions d'habitants contre 450 millions pour l'UE.

Une fois qu'elle aura survécu à un long processus de ratification, l'UE a déclaré que l'accord éliminerait tous les droits de douane sur ses exportations vers la Nouvelle-Zélande et ouvrirait des marchés dans des secteurs clés tels que les services financiers, les télécommunications, le transport maritime et les services de livraison.

Les deux parties ont souligné les problèmes environnementaux, alors que certaines régions d'Europe craignaient que les accords commerciaux ne menacent les objectifs climatiques et le respect des droits des travailleurs.

"Cet accord de libre-échange comprend des résultats très ambitieux dans des domaines liés à l'Accord de Paris, à l'action climatique, aux droits du travail, à l'égalité des sexes et aux subventions néfastes à la pêche", a déclaré le ministre néo-zélandais du Commerce Damien O'Connor aux journalistes après un dernier cycle de pourparlers à Bruxelles. .

Son homologue européen Valdis Dombrovskis a qualifié l'accord "d'accord commercial à la pointe de la technologie pour l'UE" qui avait "des valeurs partagées avec la durabilité en son cœur".

L'accord néo-zélandais, qui sera légalement finalisé au cours des prochains mois, devra être approuvé par les États membres du bloc ainsi que par le Parlement européen.

L'accord avec la Nouvelle-Zélande apportera du réconfort aux pays européens qui étaient de plus en plus frustrés par le manque de progrès dans l'ouverture de nouvelles relations commerciales avec des partenaires internationaux.

L'UE a eu du mal ces dernières années à obtenir le soutien des 27 États membres ainsi que du Parlement européen sur les accords commerciaux, qui étaient autrefois une politique centrale pour le bloc.

La France a conduit les sceptiques sur la sagesse des pactes commerciaux, et les agriculteurs français ont exprimé leurs inquiétudes quant au fait que l'accord avec la Nouvelle-Zélande ouvrirait injustement leur marché aux importations néo-zélandaises.

L'UE est actuellement engagée dans des négociations avec l'Inde, l'Indonésie, la Nouvelle-Zélande et l'Australie.

La France est particulièrement préoccupée par un accord négocié avec le bloc commercial sud-américain Mercosur qui n'a pas encore été signé alors que plusieurs pays exigent des engagements concrets du Brésil contre la déforestation de l'Amazonie.