Le Premier ministre palestinien Mohammad Mustafa et plusieurs dizaines de hauts dirigeants du monde entier devraient assister à la conférence.

Nations Unies (Etats-Unis) (AFP) - La France a déclaré lundi lors d'une conférence de l'ONU coprésidée avec l'Arabie saoudite qu'il n'y avait "pas d'alternative" à une solution à deux Etats entre Israël et les Palestiniens.

« Seule une solution politique à deux États permettra de répondre aux aspirations légitimes des Israéliens et des Palestiniens à vivre en paix et en sécurité. Il n'y a pas d'alternative », a déclaré le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, au début de cette réunion de trois jours.

Quelques jours avant la conférence, le président français Emmanuel Macron a annoncé qu’il reconnaîtrait officiellement un État de Palestine en septembre.

Dans une interview à l'hebdomadaire français La Tribune Dimanche, Barrot a déclaré que d'autres pays européens confirmeront « leur intention de reconnaître l'État de Palestine » lors de la conférence, sans toutefois préciser lesquels.

« Tous les États ont la responsabilité d'agir maintenant », a déclaré le Premier ministre palestinien Mohammad Mustafa au début de la réunion, appelant au déploiement d'une force internationale pour contribuer à la création d'un État palestinien. « Reconnaissez l'État de Palestine sans délai. »

La France espère que la Grande-Bretagne franchira ce pas. Plus de 200 députés britanniques ont exprimé vendredi leur soutien à cette idée, mais le Premier ministre Keir Starmer a réaffirmé que la reconnaissance d'un État palestinien « doit s'inscrire dans un projet plus large ».

Selon une base de données de l'AFP, au moins 142 des 193 États membres de l'ONU – dont la France – reconnaissent désormais l'État palestinien proclamé par les dirigeants palestiniens en exil en 1988.

En 1947, une résolution de l'Assemblée générale des Nations Unies décidait la partition de la Palestine, alors sous mandat britannique, en deux États indépendants – l'un juif, l'autre arabe. L'année suivante, l'État d'Israël était proclamé.

Pays reconnaissant un État palestinien

Depuis plusieurs décennies, la grande majorité des États membres de l’ONU soutiennent l’idée d’une solution à deux États, Israéliens et Palestiniens vivant côte à côte.

Mais après plus de 21 mois de guerre à Gaza, l’expansion continue des colonies israéliennes en Cisjordanie et les déclarations des responsables israéliens sur leur intention d’annexer le territoire occupé, on craint qu’un État palestinien soit géographiquement impossible.

La guerre actuelle à Gaza a commencé à la suite d’une attaque meurtrière du Hamas contre Israël, qui a répondu par une réponse militaire à grande échelle qui a coûté la vie à des dizaines de milliers de Palestiniens.

La conférence de cette semaine intervient à un moment où « la perspective d’un État palestinien n’a jamais été aussi menacée, ni aussi nécessaire », a déclaré Barrot.

- Appel au courage -

Les pays arabes présents à la conférence condamneront pour la première fois le Hamas, a déclaré le ministre français des Affaires étrangères.

Au-delà de la facilitation des conditions pour la reconnaissance d’un Etat palestinien, la réunion se concentrera sur trois autres questions : la réforme de l’Autorité palestinienne, le désarmement du Hamas et son exclusion de la vie publique palestinienne, et la normalisation des relations avec Israël par les Etats arabes.

Toutefois, aucun nouvel accord de normalisation ne devrait être annoncé lors de la réunion, selon une source diplomatique française.

D’autre part, « pour la première fois, les pays arabes condamneront le Hamas et appelleront à son désarmement », a déclaré Barrot.

Au-delà de la facilitation des conditions pour la reconnaissance d’un État palestinien, la réunion aura trois autres axes

La conférence « offre une occasion unique de transformer le droit international et le consensus international en un plan réalisable et de démontrer la détermination à mettre fin à l'occupation et au conflit une fois pour toutes, pour le bénéfice de tous les peuples », a déclaré l'ambassadeur palestinien à l'ONU, Riyad Mansour, appelant au « courage » des participants.

Israël et les États-Unis ne participaient pas à la réunion, dans un contexte de pression internationale croissante pour qu'Israël mette fin à près de deux ans de guerre à Gaza.

Malgré les « pauses tactiques » annoncées par Israël dans certaines opérations militaires, la catastrophe humanitaire dans le territoire côtier ravagé devrait dominer les discours des représentants de plus de 100 pays lorsqu’ils monteront à la tribune.

Bruno Stagno, responsable du plaidoyer à Human Rights Watch, a déclaré que « de nouvelles platitudes sur une solution à deux États et un processus de paix ne feront rien pour faire avancer les objectifs de la conférence, ni pour mettre fin à l'extermination des Palestiniens à Gaza ».